Acheter ou résister ? Le Black Friday 2025 des Français

Importé des États-Unis, le Black Friday s’est imposé en France comme un rendez-vous commercial à la fois incontournable et controversé. Chaque année, des millions de consommateurs se ruent sur les promotions, motivés par la recherche de bonnes affaires, tout en exprimant parfois une certaine lassitude face à un événement devenu institutionnel. En 2025, une question demeure : le Black Friday attire-t-il encore les Français ? Et surtout, comment s’informent-ils, achètent-ils, et quelle perception en ont-ils ?

Méthodologie de l’étude

Cette enquête a été réalisée par Selvitys du 4 au 5 novembre 2025 auprès d’un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.

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Le Black Friday, un réflexe bien ancré chez les Français

Cette année, près de huit Français sur dix (79 %) déclarent participer au Black Friday. Parmi eux, 90% l’avaient déjà fait les années précédentes, preuve que l’habitude est solidement installée.

De plus, l’expérience s’avère largement concluante, car 98 % des habitués affirment avoir déjà réalisé de bonnes affaires, dont 25 % de manière systématique et 73 % de temps en temps.

Derrière ce constat, quelques nuances apparaissent. Les hommes participent légèrement plus (81 %) que les femmes (77 %). L’âge joue également un rôle déterminant : 89 % des 18-34 ans comptent profiter du Black Friday, contre 70 % des 65 ans et plus. Les jeunes générations, plus connectées et attentives aux opportunités en ligne, confirment leur rôle moteur dans la dynamique de l’événement.

Le profil socioprofessionnel accentue ces différences. Les travailleurs indépendants affichent le taux de participation le plus élevé, avec 92,5 %, suivis des CSP+ à 86 %. À l’inverse, les inactifs apparaissent nettement moins enclins à participer cette année, avec seulement 71 %, révélant un rapport au Black Friday fortement lié au niveau d’activité économique.

Sur le plan géographique, l’Île-de-France arrive en tête (84 %), devant le Sud-Ouest (81 %), le Nord-Ouest (79 %) et le Sud-Est (78 %), tandis que le Nord-Est affiche le taux de participation le plus faible (74 %).

L’ampleur nationale de l’événement reste confirmée, mais avec des intensités variables selon les territoires et les profils.

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Pourquoi certains décident de rester en retrait ?

Si une large majorité des Français prévoit d’y prendre part, un cinquième (21 %) ne compte pas réaliser d’achats cette année.

Parmi eux, 51 % expliquent leur non-participation par l’absence de besoin réel, 29 % un budget trop serré, 25% un scepticisme envers les promotions, jugées peu crédibles ou faussement avantageuses, et 7 % revendiquent un boycott assumé.

*La question autorisait deux réponses maximum, d’où un total pouvant dépasser 100 %. Seuls les non-participants y ont répondu.

Combien les participants sont prêts à dépenser ?

La majorité des participants (58 %) conserve un budget stable par rapport à 2024, signe d’une prudence généralisée face aux promotions et d’une volonté de planifier ses dépenses plutôt que de céder à l’impulsion. Le ticket moyen reste modéré : 38 % des acheteurs comptent dépenser entre 100 € et 200 €, et seuls 6 % envisagent de dépasser 400 €.

Cette prudence est encore plus marquée chez les 18-24 ans, 35 % d’entre eux prévoyant un budget compris entre 50 € et 100 €, reflet de contraintes financières plus fortes et d’une consommation plus réfléchie.

Du côté des catégories socioprofessionnelles, les tendances divergent. Les CSP+ et travailleurs indépendants se montrent plus confiants, un quart d’entre eux annonçant un budget supérieur à l’an passé, tandis qu’environ 19 % des inactifs et 18 % des classes modestes* prévoient de réduire leurs dépenses.

*Classes modestes : comprend les employés et les ouvriers.

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Prêt-à-porter, high-tech… que choisissent-ils ?

Lors du Black Friday, 51 % des Français privilégient d’abord le prêt-à-porter et les accessoires, devant les produits high-tech (39 %) et les produits culturels (30 %). Cette hiérarchie montre que le Black Friday demeure avant tout un moment d’achat personnel, porté à la fois par des envies comme par des besoins.

*La question autorisait plusieurs réponses possibles, d’où un total pouvant dépasser 100 %. Seuls les participants y ont répondu.

Par ailleurs, les différences selon le genre sont nettes : les femmes se tournent vers le prêt-à-porter (62 %) et les produits de beauté ou d’hygiène (33 %), tandis que les hommes privilégient le high-tech (46 %) et les articles de sport (37 %).

Enfin, la majorité des achats reste destinée à soi-même (60 %), et 40 % sont réalisés pour offrir. Ces décisions, à la fois hédonistes (pour son propre plaisir) et oblatives (pour faire plaisir aux autres), s’inscrivent avant tout dans une logique économique car, 52 % des participants cherchent d’abord à faire des économies et à profiter des bonnes affaires.

Du clic au passage en caisse, quel est le parcours d’achat ?

Près de huit Français sur dix (78 %) réalisent au moins une partie de leurs achats en ligne : 44 % achètent exclusivement sur Internet et 34 % combinent boutique et e‑commerce. De plus, pour préparer leurs achats, 63 % utilisent les sites et applications des enseignes, faisant du numérique le point de départ privilégié de leur parcours.

Le passage en magasin reste néanmoins important, car 22 % déclarent acheter uniquement en boutique et 34 % combinent les deux canaux, ce qui fait que plus d’un Français sur deux se rend encore physiquement dans les magasins, pour toucher les produits, confirmer leurs choix auprès d’un vendeur ou profiter d’une disponibilité immédiate.

Cette forte présence du numérique se retrouve notamment dans les pratiques d’information avec 52 % des participants qui privilégient les sites et applications d’enseignes, 36 % les e-mails et newsletters, et environ un quart utilisent les comparateurs de prix ou les réseaux sociaux.

Enfin, des écarts apparaissent une nouvelle fois entre le genre des répondants. Chez les femmes, les e-mails et newsletters dominent (41 %), tandis que les hommes privilégient davantage les comparateurs de prix (34 %). Ces derniers semblent adopter une approche plus rationnelle et comparative, là où les femmes répondent plus volontiers aux sollicitations directes des marques.

*La question autorisait plusieurs réponses possibles, d’où un total pouvant dépasser 100 %. Seuls les participants y ont répondu.

Où commence et où se termine le Black Friday ?

Sur le fond, la perception du Black Friday reste avant tout pragmatique. Plus d’un Français sur deux (55 %) le considère comme une « bonne occasion de faire quelques affaires », une opinion encore plus marquée chez ceux qui y participent (62 %).

En revanche, 15 % le jugent « trop commercial » et 19 % le perçoivent comme une période de promotions « comme une autre ». Parmi les non-participants, ces opinions négatives se renforcent, passant à 40 % pour ceux qui estiment l’événement trop commercial et à 49 % pour ceux qui le voient simplement comme un moment promotionnel parmi d’autres.

Derrière l’engouement pour les promotions, la distinction entre les différents événements, qui ont lieu au cours de la même période, reste floue. Seuls 29 % des Français considèrent le Black Friday, le Cyber Monday et la Black Week comme trois événements distincts, tandis que 24 % estiment qu’il s’agit d’une seule période de promotions sous différents noms. La majorité, soit 34 %, ne parvient pas vraiment à faire la différence.

Regardons au-delà des chiffres…

Le Black Friday 2025 ne se traduit pas par une explosion de la consommation, mais plutôt par une stabilisation.

La majorité des Français participe au Black Friday, mais de manière très contrastée. D’un côté, les jeunes et les actifs en profitent pleinement. De l’autre, les seniors et les ménages modestes s’en éloignent, faute de moyens, par désintérêt ou par méfiance envers les promotions.

Ces différences ne sont pas anodines. Elles montrent que le Black Friday n’est plus seulement un événement commercial, mais un moment où chacun arbitre entre l’envie d’acheter malin et la nécessité de contrôler son budget. On y cherche à optimiser ses dépenses, sans excès, à participer sans naïveté.

Au-delà des tendances, une question persiste : ces périodes de promotions transforment-elles nos habitudes d’achat ? Ou, ne font-elles que révéler les décisions que nous opérons déjà au quotidien ?

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